Il est de ces joueurs, qui fleurent bon les valeurs d’un rugby d’antan, épris d’un certain romantismepour le clocher du village, et d’une franche camaraderie pour les « frères d’armes » avec qui ils partagent labeur et agapes. Benjamin Roquebert est indéniablement de ceux-là, attaché aux valeursséculaires de la fédérale 1, tout autant qu’aux couleurs rouges et vertes de l’USSS. Pour cet arrièrepolyvalent au pied de mammouth, l’attachement viscéral à sa terre natale , l’a vu refuser,à maintes reprises, les strass et les paillettes de la ProD2, voire plus haut. Heureux à guerroyer avec « les gars de là Leze » sur les terrains de fédérale, celui qui à la vie civile s’échine la semaine dans les travaux agricoles, s’enhardit chaque week-end de porter haut le blason de Saint Sulpice. Entretien avec l’étendard d’un des petits Poucets du rugby fédéral, qui entre une rugueuse bataille face au SportingClub Albigeois (Défaite 35-3) et une 3eme mi-temps pleine de convivialité, nous a accordé quelquesmots, comme à son habitude avec le naturel qui le caractérise et l’amour du rugby chevillé au corps.
Benjamin, ce fut un match où on savait que vous n’arriviez pas avec toutes vos forces mais vous avez quand même essayé de montrer qu’à Saint-Sulpice, comme on dit dans le jargon, » on en a » ?
Oui, aujourd’hui, on a tout donné. Ça a été compliqué, on a fait un match » aux tripes » comme on l’appelle. On savait que nos forces étaient bien inférieures à l’équipe d’Albi. Mais aujourd’hui, on peut lever les bras à la fin du match. J’espère que les supporters qui se sont déplacés seront fiers de nous. Là, on se donne un peu de repos pour rattaquer la fin du championnat tambour battant.
Et puis, il y a un mano à mano avec l’autre village d’Astérix Mauléon qui va valoir son pesant de cacahuètes ?
C’est ça. Un match dans le match avec Mauléon, ils ont encore un plus petit budget que nous, ce qu’ils font, c’est énorme. On va essayer de les contrarier, ça va être compliqué mais on va tout donner.
On sait que tu as souvent eu des propositions de strates au-dessus, de Pro D2. Tu as toujours voulu rester à Saint-Sulpice, dans ton fief. Tu ne le regrettes pas ?
Non, regardez, j’y suis aujourd’hui dans un stade de Pro D2 (rires). Et dans mon petit club, où j’ai tout connu, de la Fédérale 3 à la Fédérale 1, notre fierté aujourd’hui est de faire des gros matchs » aux tripes « . Même si on sait que tous les dimanches sont compliqués, ce soir, on va se foutre une bonne bringue.
Propos recueillis par Loïc Colombié
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